Biographie de Serge Prokoviev
Serge Prokofiev nait à Sontsovka, dans la province de Iekaterinoslav. Sa mère, pianiste amateure, est son premier maître et l’évidence des dons de l’enfant apparaît si tôt qu’elle n’hésite pas à l’engager dans une carrière musicale. En 1900, il compose son premier opéra, le Géant, destiné premièrement aux enfants. Suivant son penchant pour le théâtre, il compose deux autres opéras : Sur un île déserte (1902) et Ondine (1904-1907) qui s’inspirent de quelques sujets repris de son enfance. De 1902 à 1903, il travaille principalement la composition avec Glière qui lui enseigne la théorie et l'harmonie, puis rentre au Conservatoire de Saint-Petersbourg en 1904, à l'âge de treize ans. Il étudie l'orchestration avec le compositeur Rimski-Korsakov, le piano avec Anna Essipova, la composition avec Liadov et la direction d’orchestre avec Tcherepnine. Ses premières apparitions aux « soirées de musique contemporaines» le révèlent comme un phénomène. Le 6 mars 1910, est créée sa première œuvre par Jurgenson. Prokofiev était de la race des «jeunes barbares », résolument anti-conformistes et bourrés de « forces explosives. » « Extérieurement, cet homme robuste, sportif (on a beaucoup parlé de son art de jouer au football sur son clavier) et même provocateur dans ses costumes dans sa façon naturelle et dans ces redoutables humeurs peut apparaître comme une sorte d’improvisateur brillant » écrit un écrivain russe.
Dès 1918, Prokofiev quitte la Russie, les événements politiques le passionnant beaucoup moins que la musique. Il est vrai que l’énorme effervescence qui secoue son pays le laisse totalement indifférent… Une longue période de pianiste qui erre de capitales en capitales commence alors. Puis il s’établit aux États Unis où il compose ses principales œuvres telles l’ Amour de Trois Oranges créé en 1921 à Chicago. Il vient ensuite à Paris où les Ballets russes de Diaghilev créèrent quelques-unes de ses œuvres : en cette même année 1921, l’ admirable Chout (histoire d’ un bouffon qui roula sept autres bouffons) ; en 1928, le Pas d’acier, un ans plus tard, Le fils prodigue. C’est lors de ce séjour en France qu'il se querelle avec Stravinsky. On opposait souvent la « perfection » de Stravinsky à l’art plus « rocailleux » de Prokofiev. En 1923, il épouse la soprano Lina Llubera qui lui donnera deux fils. En 1924, il reçoit le prix Anton Rubinstein comme pianiste-compositeur avec son Concerto pour piano opus 1. En 1946, Prokofiev est profondément affecté lorsqu’il apprend que sa femme est en route pour un camp de concentration. Il essaie donc en vain de convaincre les autorités qui restent indifférentes après la création d’un opéra populaire pourtant remarquable. Les Russes insistant beaucoup pour qu’il revienne chez eux, lui faisant miroiter un esprit nouveau qui animerait l’Union soviétique, il rentre en Russie en 1932. Là, il devient chef d’ école, est chargé de fonctions officielles mais doit s’adapter aux inévitables rigueurs des nouvelles disciplines. En 1938, Sergueï Eisenstein l'invite à travailler sur la musique de son projet de film Alexandre Nevski. Sa composition sert de bande originale au film, mais est également interprétée en tant que cantate du même nom. Il lui devient alors dur de voyager et de mettre en œuvre sa triple carrière de compositeur, de chef d’ orchestre et de pianiste. Néanmoins, en 1947, Prokofiev est proclamé Artiste du Peuple de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie… En 1953, Prokofiev meurt quelques heures avant Staline. En 1957, le Prix Lénine lui est décerné à titre posthume.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Prokofiev